• A des âmes envolées
    Ces âmes que tu rappelles,
    Mon cœur, ne reviennent pas.
    Pourquoi donc s'obstinent-elles,
    Hélas ! à rester là-bas ?
    Dans les sphères éclatantes,
    Dans l'azur et les rayons,
    Sont-elles donc plus contentes
    Qu'avec nous qui les aimions ?
    Nous avions sous les tonnelles
    Une maison près Saint-Leu.
    Comme les fleurs étaient belles !
    Comme le ciel était bleu !
    Parmi les feuilles tombées,
    Nous courions au bois vermeil ;
    Nous cherchions des scarabées
    Sur les vieux murs au soleil ;
    On riait de ce bon rire
    Qu'Éden jadis entendit,
    Ayant toujours à se dire
    Ce qu'on s'était déjà dit ;
    Je contais la Mère l'Oie ;
    On était heureux, Dieu sait !
    On poussait des cris de joie
    Pour un oiseau qui passait.

    Victor Hugo

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  • Bon mardi...

    Je viens vous souhaiter une bonne journée à tous
    Gros bisous

    Bon mardi...


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  • 1

    Bien souvent je revois sous mes paupières closes
    Bien souvent je revois sous mes paupières closes,
    La nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses,
    Les cours tout embaumés par la fleur du tilleul,
    Ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul,
    Nos fontaines, les champs, les bois, les chères tombes,
    Le ciel de mon enfance où volent des colombes,
    Les larges tapis d'herbe où l'on m'a promené
    Tout petit, la maison riante où je suis né
    Et les chemins touffus, creusés comme des gorges,
    Qui mènent si gaiement vers ma belle Font-Georges,
    A qui mes souvenirs les plus doux sont liés.
    Et son sorbier, son haut salon de peupliers,
    Sa source au flot si froid par la mousse embellie
    Où je m'en allais boire avec ma sœur Zélie,
    Je les revois ; je vois les bons vieux vignerons
    Et les abeilles d'or qui volaient sur nos fronts,
    Le verger plein d'oiseaux, de chansons, de murmures,
    Les pêchers de la vigne avec leurs pêches mûres,
    Et j'entends près de nous monter sur le coteau
    Les joyeux aboiements de mon chien Callisto !

    Théodore Banville (De)

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  • Le sacre de la femme
    Ève offrait au ciel bleu la sainte nudité ;
    Ève blonde admirait l'aube, sa sœur vermeille.
    Chair de la femme ! argile idéale ! ô merveille !
    Pénétration sublime de l'esprit
    Dans le limon que l'Être ineffable pétrit !
    Matière où l'âme brille à travers son suaire !
    Boue où l'on voit les doigts du divin statuaire !
    Fange auguste appelant le baiser et le cœur,
    Si sainte, qu'on ne sait, tant l'amour est vainqueur,
    Tant l'âme est vers ce lit mystérieux poussée,
    Si cette volupté n'est pas une pensée,
    Et qu'on ne peut, à l'heure où les sens sont en feu,
    Étreindre la beauté sans croire embrasser Dieu !
    Ève laissait errer ses yeux sur la nature.
    Et, sous les verts palmiers à la haute stature,
    Autour d'Ève, au-dessus de sa tête, l'œillet
    Semblait songer, le bleu lotus se recueillait,
    Le frais myosotis se souvenait ; les roses
    Cherchaient ses pieds avec leurs lèvres demi-closes ;
    Un souffle fraternel sortait du lys vermeil ;
    Comme si ce doux être eût été leur pareil,
    Comme si de ces fleurs, ayant toutes une âme,
    La plus belle s'était épanouie en femme.

    Victor Hugo

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  • Très bonne journée à vous mes ami(es)
    Gros bisous

    Bon jeudi...


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