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Par ninie281052 le 13 Novembre 2019 à 00:00
Novembre
Captif de l’hiver dans ma chambre
Et las de tant d’espoirs menteurs,
Je vois dans un ciel de novembre,
Partir les derniers migrateurs.
Ils souffrent bien sous cette pluie ;
Mais, au pays ensoleillé,
Je songe qu’un rayon essuie
Et réchauffe l’oiseau mouillé.
Mon âme est comme une fauvette
Triste sous un ciel pluvieux ;
Le soleil dont sa joie est faite
Est le regard de deux beaux yeux ;
Mais loin d’eux elle est exilée ;
Et, plus que ces oiseaux, martyr,
Je ne puis prendre ma volée
Et n’ai pas le droit de partir.François Coppée
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Par ninie281052 le 11 Novembre 2019 à 00:00
Il fait Novembre en mon âme
Rayures d'eau, longues feuilles couleur de brique,
Par mes plaines d'éternité comme il en tombe !
Et de la pluie et de la pluie et la réplique
D'un gros vent boursouflé qui gonfle et qui se bombe
Et qui tombe, rayé de pluie en de la pluie.
Il fait novembre en mon âme
Feuilles couleur de ma douleur, comme il en tombe !
Par mes plaines d'éternité, la pluie
Goutte à goutte, depuis quel temps, s'ennuie,
Il fait novembre en mon âme
Et c'est le vent du Nord qui clame
Comme une bête dans mon âme.
Feuilles couleur de lie et de douleur,
Par mes plaines et mes plaines comme il en tombe ;
Feuilles couleur de mes douleurs et de mes pleurs,
Comme il en tombe sur mon cœur !
Avec des loques de nuages,
Sur son pauvre œil d'aveugle
S'est enfoncé, dans l'ouragan qui meugle,
Le vieux soleil aveugle.
Il fait novembre en mon âme
Quelques osiers en des mares de limon veule
Et des cormorans d'encre en du brouillard,
Et puis leur cri qui s'entête, leur morne cri
Monotone, vers l'infini !
Il fait novembre en mon âme
Une barque pourrit dans l'eau,
Et l'eau, elle est d'acier, comme un couteau,
Et des saules vides flottent, à la dérive,
Lamentables, comme des trous sans dents en des gencives.
Il fait novembre en mon âme
Il fait novembre et le vent brame
Et c'est la pluie, à l'infini,
Et des nuages en voyages
Par les tournants au loin de mes parages
Il fait novembre en mon âme
Et c'est ma bête à moi qui clame,
Immortelle, dans mon âme !Emile Verhaeren
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Par ninie281052 le 8 Novembre 2019 à 00:00
Adieu guinguette
Novembre, temps des sanglots, la rivière de larmes
En torrent impétueux déverse son chagrin
Et s’épanche parfois en noyant les chemins
De halage et de peine qui avaient tant de charme.
Nous allions en Juillet flâner sur ces sentiers
Pleins d’ombre et de lumière, allant vers la guinguette
Dîner, boire et danser au petit bal musette
Un air d’accordéon, péniches et canotiers.
Ces serments chuchotés au secret des tonnelles,
Ces soleils reflétés jusque dans tes prunelles
C’était Joinville le Pont, tout au pied des coteaux.
Adieu été trop court que notre Automne envie !
Le fleuve ronge ses berges, le temps use la vie
Et des bonheurs anciens ne laissent que ces lambeaux.Antoine Livic
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