• Juillet
    Depuis les feux de l'aube aux feux du crépuscule,
    Le soleil verse à flots ses torrides rayons ;
    On voit pencher la fleur et jaunir les sillons
    Voici les jours poudreux de l'âpre canicule.
    Le chant des nids a fait place au chant des grillons ;
    Un fluide énervant autour de nous circule ;
    La nature, qui vit dans chaque animalcule,
    Fait frissonner d'émoi tout ce que nous voyons.
    Mais quand le bœuf qui broute à l'ombre des grands chênes
    Se tourne haletant vers les sources prochaines,
    Quel est donc, dites-vous, ce groupe échevelé
    Qui frappe les échos de ses chansons rieuses ?
    Hélas ! c'est la saison des vacances joyeuses...
    Comme il est loin de nous ce beau temps envolé !

    Louis-Honoré Frechette 


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  • Très bonne journée à vous mes ami(es)
    Gros bisous 


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  • Le coucher du soleil romantique
    Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
    Comme une explosion nous lançant son bonjour,
    Bien heureux celui-là qui peut avec amour
    Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve .
    Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
    Se pâmer sous son œil comme un cœur qui palpite
    Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
    Pour attraper au moins un oblique rayon !
    Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire
    L'irrésistible Nuit établit son empire,
    Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;
    Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
    Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
    Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

    Charles Baudelaire 


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  • Mois de juillet.
    Le ciel flambe et la terre fume,
     La caille frémit dans le blé ;
     Et, par un spleen lourd accablé,
     Je dévore mon amertume.
    Sous l'implacable Thermidor
     Souffre la nature immobile ;
     Et dans le regret et la bile
     Mon chagrin s'aigrit plus encor.
    Crève donc, cœur trop gonflé, crève,
     Cœur sans courage et sans raison,
     Qui ne peux vomir ton poison
     Et ne peux oublier ton rêve !
    Par cet insultant jour d'été,
     Cœur torturé d'amour, éclate !
     Et que, de ta fange écarlate
     Me voyant tout ensanglanté,
    Ainsi que l'apostat antique,
     Avec un blasphème impuissant,
     Je jette à pleines mains mon sang
     A ce grand soleil ironique !

    François Coppée 


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