• Fleurs d’aurore
    Comme au printemps de l’autre année,
    Au mois des fleurs, après les froids,
    Par quelque belle matinée,
    Nous irons encore sous bois.
    Nous y verrons les mêmes choses,
    Le même glorieux réveil,
    Et les mêmes métamorphoses
    De tout ce qui vit au soleil.
    Nous y verrons les grands squelettes
    Des arbres gris, ressusciter,
    Et les yeux clos des violettes
    À la lumière palpiter.
    Sous le clair feuillage vert tendre,
    Les tourterelles des buissons,
    Ce jour-là, nous feront entendre
    Leurs lentes et molles chansons.
    Ensemble nous irons encore
    Cueillir dans les prés, au matin,
    De ces bouquets couleur d’aurore
    Qui fleurent la rose et le thym.
    Nous y boirons l’odeur subtile,
    Les capiteux arômes blonds
    Que, dans l’air tiède et pur, distille
    La flore chaude des vallons.
    Radieux, secouant le givre
    Et les frimas de l’an dernier,
    Nos chers espoirs pourront revivre
    Au bon vieux soleil printanier.
    En attendant que tout renaisse,
    Que tout aime et revive un jour,
    Laisse nos rêves, ô jeunesse,
    S’envoler vers tes bois d’amour !
    Chère idylle, tes primevères
    Éclosent en toute saison ;
    Elles narguent les froids sévères
    Et percent la neige à foison.
    Éternel renouveau, tes sèves
    Montent même aux cœurs refroidis,
    Et tes capiteuses fleurs brèves
    Nous grisent comme au temps jadis.
    Oh ! oui, nous cueillerons encore,
    Aussi frais qu’à l’autre matin,
    Ces beaux bouquets couleur d’aurore
    Qui fleurent la rose et le thym.

    Nérée Beauchemin


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  • Bonjour mes ami(es)...


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  • Jardin du mois de mai
    Chérie, comme il fait doux.
    Le vent s'est endormi.
    Déjà, la brume vient danser après la pluie.
    Une hirondelle bleue écrit des mots d'amour dans le ciel
    Et je pense aux beaux jours.
    Jardin du mois de mai, où êtes-vous ce soir?
    Jardin fleuri, nos cœurs se sont aimés
    Par une nuit de tendre espoir.
    Jardin du souvenir, mon premier rendez-vous
    Désir charmant et soudain désir fou.
    Tout tourne autour de nous.
    Depuis, j'ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages,
    Changeant d'amour comme l'oiseau change de paysage.
    Mais rien n'a pu changer au jardin de mon cœur.
    Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur.
    Je vous écris de loin, d'un pays merveilleux
    Où les choses vous parlent quand on ferme les yeux.
    La chambre que j'habite est chambre de voleur
    Car j'abrite la vie, le temps, les heures.
    Jardin du mois de mai, vous êtes là ce soir,
    Jardin fleuri où nos cœurs vont s'aimer
    Dans l'ombre ardente du ciel noir.
    Tes bras qui vont s'ouvrir, je les caresse encor.
    Comme autrefois ta bouche est près de moi.
    Je sens vibrer ton corps.
    Depuis j'ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages,
    Changeant d'amour comme l'oiseau change de paysage.
    Mais rien n'a pu changer au jardin de mon cœur.
    Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur

    Charles Trenet


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  • Bonjour mes ami(es)...


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