• La barque
     Il gèle et des arbres pâlis de givre clair
     Montent au loin, ainsi que des faisceaux de lune ;
     Au ciel purifié, aucun nuage ; aucune
     Tache sur l’infini silencieux de l’air.
    Le fleuve où la lueur des astres se réfracte
     Semble dallé d’acier et maçonné d’argent ;
     Seule une barque est là, qui veille et qui attend,
     Les deux avirons pris dans la glace compacte.
     Quel ange ou quel héros les empoignant soudain
     Dispersera ce vaste hiver à coups de rames
     Et conduira la barque en un pays de flammes
     Vers les océans d’or des paradis lointains ?
    Ou bien doit-elle attendre à tout jamais son maître,
     Prisonnière du froid et du grand minuit blanc,
     Tandis que des oiseaux libres et flagellant
     Les vents, volent, là-haut, vers les printemps à naître ?

    Emile Verhaeren


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  • Ce doux hiver qui égale ses jours
    Ce doux hiver qui égale ses jours
     À un printemps, tant il est aimable, 
     Bien qu’il soit beau, ne m’est pas agréable, 
     J’en crains la queue, et le succès toujours.
     J’ai bien appris que les chaudes amours, 
     Qui au premier vous servent une table
     Pleine de sucre et de mets délectable, 
     Gardent au fruit leur amer et leurs tours.
    Je vois déjà les arbres qui boutonnent
     En mille nœuds, et ses beautés m’étonnent, 
     En une nuit ce printemps est glacé,
     Ainsi l’amour qui trop serein s’avance, 
     Nous rit, nous ouvre une belle apparence, 
     Est né bien tôt bien tôt effacé.

    Agrippa d’Aubigné


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  • Bon jeudi...


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  • L’Hiver des Alpes
    Ces atomes de feu qui sur la neige brillent,
     Ces étincelles d’or, d’azur et de cristal
     Dont l’hyper, au soleil, d’un lustre oriental
     Pare ses cheveux blancs que les vents éparpillent ;
     Ce beau coton du ciel de quoi les monts s’habillent,
     Ce pavé transparent fait du second métal,
     Et cet air net et sain, propre à l’esprit vital,
     Sont si doux à mes yeux que d’aise ils en pétillent.
     Cette saison me plait, j’en Aymé la froideur ;
     Sa robe d’innocence et de pure candeur
     Couvre en quelque façon les crimes de la terre.
    Aussi l’Olympien la voir d’un front humain ;
     Sa collerai l’épargne, et jamais le tonnerre
     Pour désoler ses jours ne partit de sa main.

    Marc-Antoine Girard de Saint-Amant


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  • Bon mardi...


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