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Par ninie281052 le 24 Février 2020 à 00:00
La barque
Il gèle et des arbres pâlis de givre clair
Montent au loin, ainsi que des faisceaux de lune ;
Au ciel purifié, aucun nuage ; aucune
Tache sur l’infini silencieux de l’air.
Le fleuve où la lueur des astres se réfracte
Semble dallé d’acier et maçonné d’argent ;
Seule une barque est là, qui veille et qui attend,
Les deux avirons pris dans la glace compacte.
Quel ange ou quel héros les empoignant soudain
Dispersera ce vaste hiver à coups de rames
Et conduira la barque en un pays de flammes
Vers les océans d’or des paradis lointains ?
Ou bien doit-elle attendre à tout jamais son maître,
Prisonnière du froid et du grand minuit blanc,
Tandis que des oiseaux libres et flagellant
Les vents, volent, là-haut, vers les printemps à naître ?Emile Verhaeren
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Par ninie281052 le 21 Février 2020 à 00:00
Ce doux hiver qui égale ses jours
Ce doux hiver qui égale ses jours
À un printemps, tant il est aimable,
Bien qu’il soit beau, ne m’est pas agréable,
J’en crains la queue, et le succès toujours.
J’ai bien appris que les chaudes amours,
Qui au premier vous servent une table
Pleine de sucre et de mets délectable,
Gardent au fruit leur amer et leurs tours.
Je vois déjà les arbres qui boutonnent
En mille nœuds, et ses beautés m’étonnent,
En une nuit ce printemps est glacé,
Ainsi l’amour qui trop serein s’avance,
Nous rit, nous ouvre une belle apparence,
Est né bien tôt bien tôt effacé.Agrippa d’Aubigné
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Par ninie281052 le 19 Février 2020 à 00:00
L’Hiver des Alpes
Ces atomes de feu qui sur la neige brillent,
Ces étincelles d’or, d’azur et de cristal
Dont l’hyper, au soleil, d’un lustre oriental
Pare ses cheveux blancs que les vents éparpillent ;
Ce beau coton du ciel de quoi les monts s’habillent,
Ce pavé transparent fait du second métal,
Et cet air net et sain, propre à l’esprit vital,
Sont si doux à mes yeux que d’aise ils en pétillent.
Cette saison me plait, j’en Aymé la froideur ;
Sa robe d’innocence et de pure candeur
Couvre en quelque façon les crimes de la terre.
Aussi l’Olympien la voir d’un front humain ;
Sa collerai l’épargne, et jamais le tonnerre
Pour désoler ses jours ne partit de sa main.Marc-Antoine Girard de Saint-Amant
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Par ninie281052 le 18 Février 2020 à 00:00
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