• Le poème
    Le soleil est ma chair, le soleil est mon cœur,
    Le cœur du ciel, mon cœur saignant qui vous fait vivre,
    Le soleil, vase d'or, où fume la liqueur
    De mon sang, est la coupe où la terre s'enivre.
    Les astres sont mes yeux, mes yeux toujours ouverts,
    Toujours dardant sur vous leurs brûlantes prunelles,
    Et mes grands yeux aimants versent sur l'univers,
    Sur vos amours sans fin, leurs clartés éternelles.
    Les vents sont mes soupirs, les vents sont mes baisers,
    Je suis le souffle, l'air, et vous êtes la flamme,
    Et vous êtes pareils aux charbons embrasés,
    Quand, l'été, mes soupirs ont passé sur votre âme.
    Les fleurs sont mes désirs, les fleurs de toutes parts
    Tendent vers vous leurs longs regards pleins de délices,
    Les fleurs sont mes désirs, les fleurs sont mes regards,
    Et vous buvez mon rêve au fond de leurs calices.
    Je suis l'amour, l'amour, qui soulève les flots,
    Et trouble et fait vibrer les océans immenses.

    Jean Lahore

    Bon mardi... 


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  • Le bonheur est mélancolique
    Le bonheur est mélancolique.
    Le cri des plus joyeux oiseaux
    Paraît lointain comme de l'eau
    Où se noierait une musique.
    À l'œil qui s'en repaît longtemps
    La couleur des fleurs est moins fraîche ;
    L'herbe a parfois l'air d'être sèche
    Sur le sein même du printemps.
    L'allégresse comme un mensonge
    Hausse sa note d'un degré
    Et l'angoisse au cœur se prolonge
    Sous un jour trop longtemps doré.

    Cécile Sauvage

    Le bonheur est mélancolique...


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  • Je viens vous souhaiter une bonne journée à tous
    Gros bisous

    Le bonheur est mélancolique...


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  • Clair de lune intellectuel
    Ma pensée est couleur de lumières lointaines,
    Du fond de quelque crypte aux vagues profondeurs.
    Elle a l'éclat parfois des subtiles verdeurs
    D'un golfe où le soleil abaisse ses antennes.
    En un jardin sonore, au soupir des fontaines,
    Elle a vécu dans les soirs doux, dans les odeurs ;
    Ma pensée est couleur de lumières lointaines,
    Du fond de quelque crypte aux vagues profondeurs.
    Elle court à jamais les blanches prétentaines,
    Au pays angélique où montent ses ardeurs,
    Et, loin de la matière et des brutes laideurs,
    Elle rêve l'essor aux céleste Athènes.
    Ma pensée est couleur de lunes d'or lointaines.

    Émile Nelligan

     Claire de lune intellectuel...


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