• Elle est gaie et pensive
    Elle est gaie et pensive ; elle nous fait songer
    À tout ce qui reluit malgré de sombres voiles,
    Aux bois pleins de rayons, aux nuits pleines d'étoiles.
    L'esprit en la voyant s'en va je ne sais où.
    Elle a tout ce qui peut rendre un pauvre homme fou.
    Tantôt c'est un enfant, tantôt c'est une reine.
    Hélas ! quelle beauté radieuse et sereine !
    Elle a de fiers dédains, de charmantes faveurs,
    Un regard doux et bleu sous de longs cils rêveurs,
    L'innocence, et l'amour qui sans tristesse encore
    Flotte empreint sur son front comme une vague aurore,
    Et puis je ne sais quoi de calme et de vainqueur !
    Et le ciel dans ses yeux met l'enfer dans mon cœur !

    Victor Hugo

    Bon jeudi...


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  • L'homme et la mer...

    L’homme et la mer
    Homme libre, toujours tu chériras la mer !
     La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
     Dans le déroulement infini de sa lame,
     Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
    Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
     Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
     Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
     Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
    Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
     Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
     Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
     Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
    Et cependant voilà des siècles innombrables
     Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
     Tellement vous aimez le carnage et la mort,
     Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
     

    Charles Baudelaire

    Bon jeudi...


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  • Je viens vous souhaiter une bonne journée à tous
    Gros bisous

    Bon jeudi...


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  • Le coucher du soleil romantique
     Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
     Comme une explosion nous lançant son bonjour !
     - Bienheureux celui-là qui peut avec amour
     Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
    Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
     Se pâmer sous son œil comme un cour qui palpite...
     - Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
     Pour attraper au moins un oblique rayon !
    Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;
     L'irrésistible Nuit établit son empire,
     Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;
    Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
     Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
     Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

    Charles Baudelaire

    Bon jeudi...


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