• À deux beaux yeux
    Vous avez un regard singulier et charmant ;
    Comme la lune au fond du lac qui la reflète,
    Votre prunelle, où brille une humide paillette,
    Au coin de vos doux yeux roule languissamment ;
    Ils semblent avoir pris ses feux au diamant ;
    Ils sont de plus belle eau qu'une perle parfaite,
    Et vos grands cils émus, de leur aile inquiète,
    Ne voilent qu'à demi leur vif rayonnement.
    Mille petits amours, à leur miroir de flamme,
    Se viennent regarder et s'y trouvent plus beaux,
    Et les désirs y vont rallumer leurs flambeaux.
    Ils sont si transparents, qu'ils laissent voir votre âme,
    Comme une fleur céleste au calice idéal
    Que l'on apercevrait à travers un cristal.

    Théophile Gautier

    Bon jeudi...


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  • Nuits de juin
    L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte
     La plaine verse au loin un parfum enivrant ;
     Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,
     On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.
    Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;
     Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
     Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,
     Semble toute la nuit errer au bas du ciel.

    Victor Hugo

    Bon jeudi...


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  • Je viens vous souhaiter une bonne journée à tous
    Gros bisous

    Bon jeudi...


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  • Harmonie du soir
    Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !
    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
    Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
    Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
    Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
    Du passé lumineux recueille tout vestige !
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
    Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

    Charles Baudelaire

    Bon jeudi...


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