• Automne
    La rivière s’écoule avec lenteur. Ses eaux
    Murmurent, près du bord, aux souches des vieux aulnes
    Qui se teignent de sang ; de hauts peupliers jaunes
    Sèment leurs feuilles d’or parmi les blonds roseaux.
    Le vent léger, qui croise en mobiles réseaux
    Ses rides d’argent clair, laisse de sombres zones
    Où les arbres, plongeant leurs dômes et leurs cônes,
    Tremblent, comme agités par des milliers d’oiseaux.
    Par instants se répète un cri grêle de grive,
    Et, lancé brusquement des herbes de la rive,
    Etincelle un joyau dans l’air limpide et bleu ;
    Un chant aigu prolonge une note stridente ;
    C’est le martin-pêcheur qui fuit d’une aile ardente
    Dans un furtif rayon d’émeraude et de feu.
    Jules Breton

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  • Bon jeudi...


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  • Octobre s'illumine (la ronde des mois)
    Octobre en Automne vient de faire sa rentrée.
    Discrètement dans nos chaudes contrées,
    Le bleu a laissé sa place pour le gris
    Et la fraîcheur s'installant, a surpris le mistigri.
    Dans les sous bois, les senteurs s'exhalent.
    Les bruns, les roux, les jaunes, les ors, éclatent
    Dans le tableau que dame nature invente
    Retouchant les couleurs, matières vivantes,
    Au fil des jours, des heures, inlassablement.
    Les brumes estompent les paysages subtilement
    S'effilochant, telles des écharpes mouvantes
    Qui caressent une nature languissante.
    Mêmes les sons semblent s'être assoupis
    Espérant, le retour de l'astre du jour, tapi.
    Et Octobre, d'un coup s'illumine
    Sous les rayons du soleil qui chemine,
    Raccourcissant les ombres matinales,
    Laissant la nature, nous offrir son festival.

    Dominique Sagne

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    Bon jeudi...


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  • Les oies sauvages
    Tout est muet, l’oiseau ne jette plus ses cris.
    La morne plaine est blanche au loin sous le ciel gris.
    Seuls, les grands corbeaux noirs, qui vont cherchant leurs proies,
    Fouillent du bec la neige et tachent sa pâleur.
    Voilà qu’à l’horizon s’élève une clameur ;
    Elle approche, elle vient, c’est la tribu des oies.
    Ainsi qu’un trait lancé, toutes, le cou tendu,
    Allant toujours plus vite, en leur vol éperdu,
    Passent, fouettant le vent de leur aile sifflante.
    Le guide qui conduit ces pèlerins des airs
    Delà les océans, les bois et les déserts,
    Comme pour exciter leur allure trop lente,
    De moment en moment jette son cri perçant.
    Comme un double ruban la caravane ondoie,
    Bruit étrangement, et par le ciel déploie
    Son grand triangle ailé qui va s’élargissant.
    Mais leurs frères captifs répandus dans la plaine,
    Engourdis par le froid, cheminent gravement.
    Un enfant en haillons en sifflant les promène,
    Comme de lourds vaisseaux balancés lentement.
    Ils entendent le cri de la tribu qui passe,
    Ils érigent leur tête ; et regardant s’enfuir
    Les libres voyageurs au travers de l’espace,
    Les captifs tout à coup se lèvent pour partir.
    Ils agitent en vain leurs ailes impuissantes,
    Et, dressés sur leurs pieds, sentent confusément,
    A cet appel errant se lever grandissantes
    La liberté première au fond du cœur dormant,
    La fièvre de l’espace et des tièdes rivages.
    Dans les champs pleins de neige ils courent effarés,
    Et jetant par le ciel des cris désespérés
    Ils répondent longtemps à leurs frères sauvages.

    Guy de Maupassant

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