• Le Rossignol
    Comme un vol criard d'oiseaux en émoi,
    Tous mes souvenirs s'abattent sur moi,
    S'abattent parmi le feuillage jaune
    De mon cœur mirant son tronc plié d'aune
    Au tain violet de l'eau des Regrets,
    Qui mélancoliquement coule auprès,
    S'abattent, et puis la rumeur mauvaise
    Qu'une brise moite en montant apaise,
    S'éteint par degrés dans l'arbre, si bien
    Qu'au bout d'un instant on n'entend plus rien,
    Plus rien que la voix célébrant l'Absente,
    Plus rien que la voix - ô si languissante! -
    De l'oiseau qui fut mon Premier Amour,
    Et qui chante encore comme au premier jour;
    Et, dans la splendeur triste d'une lune
    Se levant blafarde et solennelle, une
    Nuit mélancolique et lourde d'été,
    Pleine de silence et d'obscurité,
    Berce sur l'azur qu'un vent doux effleure
    L'arbre qui frissonne et l'oiseau qui pleure.

    Paul Verlaine

    L'automne...


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  • Bon mardi...

    Je viens vous souhaiter une bonne journée à tous
    Gros bisous

    L'automne...


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  • Dans le parc aux lointains
    Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous
    Les grands arbres d'où tombe avec un bruit très doux
    L'adieu des feuilles d'or parmi la solitude,
    Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
    Nous irons, si tu veux, jusqu'au soir, à pas lents,
    Bercer l'été qui meurt dans nos cœurs indolents.
    Nous marcherons parmi les muettes allées ;
    Et cet amer parfum qu'ont les herbes foulées,
    Et ce silence, et ce grand charme langoureux
    Que verse en nous l'automne exquis et douloureux
    Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
    Et des parterres nus où grelottent les marbres,
    Baignera doucement notre âme tout un jour,
    Comme un mouchoir ancien qui sent encore l'amour.

    Albert Samain

    L'automne...


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  • 1 

    Automne
    Matins frileux
    Le vent se vêt de brume ;
    Le vent retrousse au cou des pigeons bleus
    Les plumes.
    La poule appelle
    Le pépiant fretin de ses poussins
    Sous l’aile.
    Panache au clair et glaive nu
    Les lansquenets des girouettes
    Pirouettent.
    L’air est rugueux et cru ,
    Un chat près du foyer se pelotonne ;
    Et tout à coup, du coin du bois résonne,
    Monotone et discord,
    L’appel tintamarrant des cors
    D’automne

    Emile Verhaeren

    L'automne... 


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