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Je pressais ton bras qui tremble
Tous deux heureux et vainqueurs.
La nuit était calme et pure ;
Dieu remplissait la nature
L'amour emplissait nos cœurs.
Tendre extase ! saint mystère !
Entre le ciel et la terre
Nos deux esprits se parlaient.
A travers l'ombre et ses voiles,
Tu regardais les étoiles,
Les astres te contemplaient.
Et sentant jusqu'à ton âme
Pénétrer la douce flamme
De tous ces mondes vermeils,
Tu disais : Dieu de l'abîme,
Seigneur, vous êtes sublime ;
Vous avez fait les soleils !
Et les astres à voix basse
Disaient au Dieu de l'espace,
Au Dieu de l'éternité :
Seigneur, C'est par vous qu'on aime ;
Vous êtes grand, Dieu suprême,
Vous avez fait la beauté !Victor Hugo
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Les caresses des yeux
Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du cœur peut apparaître.
Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n'exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.
Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire
Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,
Elles gardent encore leur limpide tendresse ;
Faites pour consoler, enivrer et séduire,
Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?Auguste Angellier
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