Mars (la ronde des mois) Mars, le mois des fous, Qui s'amuse et bafoue Les lois, même de la nature. Un jour l'hiver perdure Un autre l'été semble être là. Mars, long mois plein de falbalas Où, la nature, enfin, s'éveille Après de longs mois de veille....
Promesses de mars Quand Mars sème ses giboulées Dont la grêle folle étincelle, Quand, de ses blanches aiguillées, Le givre brode de dentelle Les noires branches des allées, Dans les herbes renouvelées Déjà prêtes pour l'asphodèle, D'exquises senteurs...
Mars Adieu les jours sereins, et les nuits étoilées ! La neige à flocons lourds s'amoncelle à foison Au penchant des coteaux, dans le fond des vallées C'est le dernier effort de la rude saison. C'est le mois ennuyeux, le mois des giboulées ; Des frimas...
Mars En mars, quand s’achève l’hiver, Que la campagne renaissante Ressemble à la convalescente Dont le premier sourire est cher ; Quand l’azur, tout frileux encore, Est de neige éparse mêlé, Et que midi, frais et voilé, Revêt une blancheur d’aurore ;...
Mois de mars Parfois un caprice te prend, Méchante amie, et tu me boudes, Et sur le balcon tu t'accoudes Malgré l'eau qui tombe à torrent. Mais, vois-tu ! Mars, avec ses grêles A qui succède un gai soleil, Chère boudeuse, est tout pareil A nos fugitives...
A la fenêtre, pendant la nuit Les étoiles, points d'or, percent les branches noires ; Le flot huileux et lourd décompose ses moires Sur l'océan blêmi ; Les nuages ont l'air d'oiseaux prenant la fuite ; Par moments le vent parle, et dit des mots sans suite,...
Roses d'Automne Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore, Comme par un prodige inouï du soleil, Avec plus de langueur et plus de charme encore, Les roses du parterre ouvrent leur cœur vermeil. Dans sa corbeille d’or août cueillit les dernières...
L'hiver qui vient Blocus sentimental ! Messageries du Levant !... Oh, tombée de la pluie ! Oh ! tombée de la nuit, Oh ! le vent !... La Toussaint, la Noël et la Nouvelle Année, Oh, dans les bruines, toutes mes cheminées !... D'usines.... On ne peut plus...
En marchant le matin Puisque là-bas s'entrouvre une porte vermeille, Puisque l'aube blanchit le bord de l'horizon, Pareille au serviteur qui le premier s'éveille Et, sa lampe à la main, marche dans la maison, Puisqu'un blême rayon argente la fontaine,...
L'Amitié Comme un arbre, l'amitié grandit au fil des ans. Ses racines prennent de la vigueur et lui permettent de devenir grande et forte. C'est de cette façon que la nôtre s'est développée, et malgré nos hauts et nos bas, nous avons vu grandir ce partage...
La nouvelle annéeUne année vient de finir, une autre décennie va voir le jourSouhaiter une bonne année, Dessiner des vœux d'amourVous dire bonne année dans toutes les langues du mondeMon vœu que tout les hommes s'aiment dans une même rondePrésenter ses...
La nature est pleine d'amour La nature est pleine d'amour, Jeanne, autour de nos humbles joies ; Et les fleurs semblent tour à tour Se dresser pour que tu les voies. Vive Angélique ! à bas Orgon ! L'hiver, qu'insultent nos huées, Recule, et son profil...
Janvier Songes-tu parfois, bien-aimée, Assise près du foyer clair, Lorsque sous la porte fermée Gémit la bise de l'hiver, Qu'après cette automne clémente, Les oiseaux, cher peuple étourdi, Trop tard, par un jour de tourmente, Ont pris leur vol vers le...
Neige Lorsque l'hiver frappe à ma porte, Je reste le nez levé vers le ciel En espérant te voir danser En flocons virevoltants, En étoiles blanches, Et sentir ta douceur froide Fondre sur mon visage ! Neige. Que ne donnerais-je Pour vivre dans ce chalet...
Quand par le dur hiver Quand par le dur hiver tristement ramenée La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit, Laissez geindre du temps la face enchifrenée. Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'âtre étroit ! Par le rêveur oisif, la douce après-dinée...
Ce doux hiver qui égale ses jours Ce doux hiver qui égale ses jours A un printemps, tant il est aimable, Bien qu'il soit beau, ne m'est pas agréable, J'en crains la queue, et le succès toujours. J'ai bien appris que les chaudes amours, Qui au premier...
Petites misères d'hiver Vers les libellules D'un crêpe si blanc des baisers Qui frémissent de se poser, Venus de si loin, sur leurs bouts cicatrisés, Ces seins, déjà fondants, ondulent D'un air somnambule... Et cet air enlise Dans le défoncé des divans...
Promenade blanche de vieille FranceL’écrasement de la neige sous les bottes Les branches cassées sur le chemin Le cliquetis régulier de quelques gouttes s’échappant des stalactites de glace Des flocons perdus aux quatre vents tombent des arbres aplatis...
Eloge de la peinture (le Songe de Vaux) A de simples couleurs mon art plein de magie Sait donner du relief, de l'âme, et de la vie : Ce n'est rien qu'une toile, on pense voir des corps. J'évoque, quand je veux, les absents et les morts ; Quand je veux,...
Nature Un manteau blanc Recouvre une plaine Surplombée par un chêne. Un manteau blanc Traversé par un lapin curieux Couvre la terre. Une magie s'élève de ce lieu, Invitant à une silencieuse communion Entre elles et nous. Le ciel semble tomber Laissant...
Eloge des jardins (le Songe de Vaux) J'ignore l'art de bien parler, Et n'emploierai pour tout langage Que ces moments qu'on voit couler Parmi les fleurs et de l'ombrage. Là luit un soleil tout nouveau ; L'air est plus pur, le jour plus beau ; Les nuits...
Eloge de la poésie (le Songe de Vaux) Ô vous qui m'écoutez, troupe noble et choisie, Ainsi qu'eux quelque jour vous vivrez d'ambrosien ; Mais Alcanadre lui-même aurait beau l'espérer, S'il n'implorait mon art pour la lui préparer. Ce point tout seul devrait...
Eloge du sommeil (le Songe de Vaux) Sous les lambris moussus de ce sombre palais, Écho ne répond point, et semble être assoupie : La molle Oisiveté, sur le seuil accroupie, N'en bouge nuit et jour, et fait qu'aux environs Jamais le chant des coqs, ni...
Farniente Quand je n’ai rien à faire, et qu’à peine un nuage Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage, J’aime à m’écouter vivre, et, libre de soucis, Loin des chemins poudreux, à demeurer assis Sur un moelleux tapis de fougère et de mousse,...
Silence et nuit des bois Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit, Car chaque solitude a son propre mystère : Les bois ont donc aussi leur façon de se taire Et d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit. On sent dans leur silence errer l'âme...