CREPUSCULE D'AUTOMNE
Sous le souffle étouffé des vents ensorceleurs
J'entends sourdre sous bois les sanglots et les rêves :
Car voici venir l'heure où dans des lueurs brèves
Les feuilles des forêts entonnent, chœur en pleurs,
L'automnal requiem des soleils et des sèves.
Comme au fond d'une nef qui vient de s'assombrir
L'on ouï des frissons de frêles banderoles,
Et le long des buissons qui perdent leurs corolles
La maladive odeur des fleurs qui vont mourir
S'évapore en remous de subtiles paroles.
Sous la lune allumée au nocturne horizon
L'âme de l'angélus en la brume chantonne :
L'écho tinte au lointain comme un glas monotone
Stuart Merril