• En marchant le matin
    Puisque là-bas s'entrouvre une porte vermeille,
    Puisque l'aube blanchit le bord de l'horizon,
    Pareille au serviteur qui le premier s'éveille
    Et, sa lampe à la main, marche dans la maison,
    Puisqu'un blême rayon argente la fontaine,
    Puisqu'à travers les bois l'immense firmament
    Jette une lueur pâle et calme que la plaine
    Regarde vaguement,
    Puisque le point du jour sur les monts vient d'éclore,
    Je m'en vais dans les champs tristes, vivants et doux ;
    Je voudrais bien savoir où l'on trouve une aurore
    Pour cette sombre nuit que nous avons en nous !
    Que fait l'homme ? La vie est-elle une aventure ?
    Que verra-t-on après et de l'autre côté ?
    Tout frissonne. Est-ce à moi que tu parles, nature,
    Dans cette obscurité ?

    Victor Hugo

    En marchant le matin...


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  • En forêt
    Dans la forêt étrange, c'est la nuit ;
    C'est comme un noir silence qui bruit ;
    Dans la forêt, ici blanche et là brune,
    En pleurs de lait filtre le clair de lune.
    Un vent d'été, qui souffle on ne sait d'où,
    Erre en rêvant comme une âme de fou ;
    Et, sous des yeux d'étoile épanouie,
    La forêt chante avec un bruit de pluie.
    Parfois il vient des gémissements doux
    Des lointains bleus pleins d'oiseaux et de loups ;
    Il vient aussi des senteurs de repaires ;
    C'est l'heure froide où dorment les vipères,
    L'heure où l'amour s'épeure au fond du nid,
    Où s'élabore en secret l'aconit ;
    Où l'être qui garde une chère offense,
    Se sentant seul et loin des hommes, pense.
    - Pourtant la lune est bonne dans le ciel,
    Qui verse, avec un sourire de miel,
    Son âme calme et ses pâleurs amies
    Au troupeau roux des roches endormies.

    Germain Nouveau

    La femme...


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  • Très bonne journée à vous mes ami(es)
    Gros bisous

    La femme...


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  • Les arbres
    Ô vous qui, dans la paix et la grâce fleuris,
    Animez et les champs et vos forêts natales,
    Enfants silencieux des races végétales,
    Beaux arbres, de rosée et de soleil nourris,
    La volupté par qui toute race animée
    Est conçue et se dresse à la clarté du jour,
    La mère aux flancs divins de qui sortit l'Amour,
    Exhale aussi sur vous son haleine embaumée.
    Fils des fleurs, vous naissez comme nous du Désir,
    Et le Désir, aux jours sacrés des fleurs écloses,
    Sait rassembler votre âme éparse dans les choses,
    Votre âme qui se cherche et ne se peut saisir.
    Et, tout enveloppés dans la sourde matière
    Au limon paternel retenus par les pieds,
    Vers la vie aspirant, vous la multipliez,
    Sans achever de naître en votre vie entière.

    Anatole France

    La femme...


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  • Bon mardi...

    Je viens vous souhaiter une bonne journée à tous
    Gros bisous

    La femme...


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