• Les cygnes blancs
    Les cygnes blancs, dans les canaux des villes mortes,
    Parmi l'eau pâle où les vieux murs sont décalqués
    Avec des noirs usés d'estampes et d'eaux-fortes,
    Les cygnes vont comme du songe entre les quais.
    Et le soir, sur les eaux doucement remuées,
    Ces cygnes imprévus, venant on ne sait d'où,
    Dans un chemin lacté d'astres et de nuées
    Mangent des fleurs de lune en allongeant le cou.
    Or ces cygnes, ce sont des âmes de naguères
    Qui n'ont vécu qu'à peine et renaîtront plus tard,
    Poètes s'apprenant aux silences de l'art,
    Qui s'épurent encore en ces blancs sanctuaires,
    Poètes décédés enfants, sans avoir pu
    Fleurir avec des pleurs une gloire et des nimbes,
    Ames qui reprendront leur oeuvre interrompu
    Et demeurent dans ces canaux comme en des limbes !
    Mais les cygnes royaux sentant la mort venir
    Se mettront à chanter parmi ces eaux plaintives
    Et leur voix presque humaine ira meurtrir les rives
    D'un air de commencer plutôt que de finir...
    Car dans votre agonie, ô grands oiseaux insignes,
    Ce qui chante déjà c'est l'âme s'évadant
    D'enfants-poètes qui vont revivre en gardant
    Quelque chose de vous, les ancêtres, les cygnes

    Georges Rodenbach

    En marchant le matin...


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  • Très bonne journée à vous mes ami(es)
    Gros bisous

    En marchant le matin...


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  •  Le Louvre, Paris je t’aime !
     Loin de la métropole de Saqqarah
     Et bâtie de différents substrats
     Se dresse au cœur de notre Capitale
     Une Pyramide de verre et de métal…
     A Imhotep, le sage qui entre dans la Paix
     Non loin du Nil sous le soleil couchant,
     Succède la pyramide de Pei.
     La Seine sur la rive droite la tutoyant,
     Livre sa Révolution en verre feuilleté,
     Au milieu de la cour Napoléon,
     De ses lumières pailletées,
     Et de bassins d’eau à l’effet caméléon.
     Du haut de l’arc du Carrousel, chaque nuit,
     Le quadrige des chevaux en sont témoins,
     De cette exception néanmoins,
     A minuit, Pile !
     Les bassins deviennent pyramides !
     Demandez à Votre pupille,
     Aussi timide,
     Soit-elle Combien elle aime !
     Ce Paris actuel Un Paris poème !
     Un Paris que j’aime ! Un Paris qu’on aime !

    Rabah Robert KEBBI

    En marchant le matin...


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  • La fin de la journée...

    La fin de la journée
    Sous une lumière blafarde
    Court, danse et se tord sans raison
    La Vie, impudente et criarde.
    Aussi, sitôt qu'à l'horizon
    La nuit voluptueuse monte,
    Apaisant tout, même la faim,
    Effaçant tout, même la honte,
    Le Poète se dit: «Enfin!
    Mon esprit, comme mes vertèbres,
    Invoque ardemment le repos;
    Le cœur plein de songes funèbres,
    Je vais me coucher sur le dos
    Et me rouler dans vos rideaux,
    O rafraîchissantes ténèbres!»

    Charles Baudelaire

    En marchant le matin...


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