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Par ninie281052 le 25 Février 2019 à 00:00
La barque
Il gèle et des arbres pâlis de givre clair
Montent au loin, ainsi que des faisceaux de lune ;
Au ciel purifié, aucun nuage ; aucune
Tache sur l’infini silencieux de l’air.
Le fleuve où la lueur des astres se réfracte
Semble dallé d’acier et maçonné d’argent ;
Seule une barque est là, qui veille et qui attend,
Les deux avirons pris dans la glace compacte.
Quel ange ou quel héros les empoignant soudain
Dispersera ce vaste hiver à coups de rames
Et conduira la barque en un pays de flammes
Vers les océans d’or des paradis lointains ?
Ou bien doit-elle attendre à tout jamais son maître,
Prisonnière du froid et du grand minuit blanc,
Tandis que des oiseaux libres et flagellant
Les vents, volent, là-haut, vers les printemps à naître ?Emile Verhaeren
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Par ninie281052 le 22 Février 2019 à 00:00
Le cygne
Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
A des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Tantôt le long des pins, séjour d’ombre et de paix,
Il serpente, et laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d’une tardive et languissante allure ;
La grotte où le poète écoute ce qu’il sent,
Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule
En silence tombée effleure son épaule ;
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l’azur,
Il choisit, pour fêter sa blancheur qu’il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.
Puis, quand les bords de l’eau ne se distinguent plus,
A l’heure où toute forme est un spectre confus,
Où l’horizon brunit, rayé d’un long trait rouge,
Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
Que les rainettes font dans l’air serein leur bruit
Et que la luciole au clair de lune luit,
L’oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète
La splendeur d’une nuit lactée et violette,
Comme un vase d’argent parmi des diamants,
Dort, la tête sous l’aile, entre deux firmaments.René-François Sully Prudhomme
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Par ninie281052 le 20 Février 2019 à 00:00
Patinage sur glace
Deux jambes pour avancer deux bras pour balancier
Les belles patineuses en robe féérique
Sur la piste glacée sur des lames en acier
Vont tour à tout danser en suivant la musique
Comme tourne un rapace dans le fond de l’espace
En laissant peu de trace elles patinent avec grâce
Leur corps tel une liane se plie et se déplie
Et leurs bras accompagnent chaque effort accompli
Prenant de la vitesse pour des sauts fantastiques
Elles retombent en souplesse sur leurs jambes élastiques
Ou bien tournant sur place comme des girouettes
Ainsi que des toupies, enchaînent les pirouettes
Quand leur vol s’achève qu’elles remarchent à nouveau
Elles saluent le public au milieu des bravosAlain Hannecart
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Par ninie281052 le 19 Février 2019 à 00:00
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