• La barque
    Il gèle et des arbres pâlis de givre clair
    Montent au loin, ainsi que des faisceaux de lune ;
    Au ciel purifié, aucun nuage ; aucune
    Tache sur l’infini silencieux de l’air.
    Le fleuve où la lueur des astres se réfracte
    Semble dallé d’acier et maçonné d’argent ;
    Seule une barque est là, qui veille et qui attend,
    Les deux avirons pris dans la glace compacte.
    Quel ange ou quel héros les empoignant soudain
    Dispersera ce vaste hiver à coups de rames
    Et conduira la barque en un pays de flammes
    Vers les océans d’or des paradis lointains ?
    Ou bien doit-elle attendre à tout jamais son maître,
    Prisonnière du froid et du grand minuit blanc,
    Tandis que des oiseaux libres et flagellant
    Les vents, volent, là-haut, vers les printemps à naître ?

    Emile Verhaeren 


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  • Le cygne
    Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
    Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
    Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
    A des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
    Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
    Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
    Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
    Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
    Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
    Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
    Tantôt le long des pins, séjour d’ombre et de paix,
    Il serpente, et laissant les herbages épais
    Traîner derrière lui comme une chevelure,
    Il va d’une tardive et languissante allure ;
    La grotte où le poète écoute ce qu’il sent,
    Et la source qui pleure un éternel absent,
    Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule
    En silence tombée effleure son épaule ;
    Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
    Superbe, gouvernant du côté de l’azur,
    Il choisit, pour fêter sa blancheur qu’il admire,
    La place éblouissante où le soleil se mire.
    Puis, quand les bords de l’eau ne se distinguent plus,
    A l’heure où toute forme est un spectre confus,
    Où l’horizon brunit, rayé d’un long trait rouge,
    Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
    Que les rainettes font dans l’air serein leur bruit
    Et que la luciole au clair de lune luit,
    L’oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète
    La splendeur d’une nuit lactée et violette,
    Comme un vase d’argent parmi des diamants,
    Dort, la tête sous l’aile, entre deux firmaments.

    René-François Sully Prudhomme 


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  • Très bonne journée à vous mes ami(es)
    Gros bisous 


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  • Patinage sur glace
    Deux jambes pour avancer deux bras pour balancier
    Les belles patineuses en robe féérique
    Sur la piste glacée sur des lames en acier
    Vont tour à tout danser en suivant la musique
    Comme tourne un rapace dans le fond de l’espace
    En laissant peu de trace elles patinent avec grâce
    Leur corps tel une liane se plie et se déplie
    Et leurs bras accompagnent chaque effort accompli
    Prenant de la vitesse pour des sauts fantastiques
    Elles retombent en souplesse sur leurs jambes élastiques
    Ou bien tournant sur place comme des girouettes
    Ainsi que des toupies, enchaînent les pirouettes
    Quand leur vol s’achève qu’elles remarchent à nouveau
    Elles saluent le public au milieu des bravos

    Alain Hannecart  


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