• Dans le silencieux automne
    Dans le silencieux automne
    D’un jour mol et soyeux,
    Je t’écoute en fermant les yeux,
    Voisine monotone.
    Ces gammes de tes doigts hardis,
    C’était déjà des gammes
    Quand n’étaient pas encor des dames
    Mes cousines, jadis ;
    Et qu’aux toits noirs de la rafette,
    Où grince un fer changeant,
    Les abeilles d’or et d’argent
    Mettaient l’aurore en fête.

    Paul-Jean Toulet

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  • Le Vent
    Sur la bruyère longue infiniment,
    Voici le vent cornant Novembre
    Sur la bruyère, infiniment, Voici le vent
    Qui se déchire et se démembre
    En souffles lourds, battant les bourgs,
    Voici le vent,
    Le vent sauvage de Novembre.
    Aux puits des fermes,
    Les seaux de fer et les poulies
    Grincent ;
    Aux citernes des fermes,
    Les seaux et les poulies
    Grincent et crient.
    Le vent rafle, le long de l’eau,
    Les feuilles mortes des bouleaux,
    Le vent sauvage de Novembre ;
    Le vent mord, dans les branches,
    Des nids d’oiseaux ;
    Le vent râpe du fer
    Et précipite l’avalanche,
    Rageusement, du vieil hiver,
    Rageusement, le vent,
    Le vent sauvage de Novembre.

    Émile Verhaeren

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  • Bon jeudi...


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  • Les rayons de Novembre
    De grands nuages gris estompent l’horizon;
     Le soleil jette à peine un regard à la terre;
     Les feuilles et les fleurs roulent sur le gazon
     Et le torrent gonflé gronde comme un tonnerre.
     Adieu le soir serein ! adieu le matin clair !
     Adieu le frais ombrage ! adieu les folles courses !
     Adieu les voix d’oiseaux qui se croisent dans l’air !
     Adieu le gazouillis des buissons et des sources !
     Plus de gais moissonneurs attroupés dans les blés !
     Plus d’amoureux rêveurs assis sous les tonnelles !
     Plus de concerts la nuit sur les flots étoilés !
     Dans les prés et les bois plus de parfums, plus d’ailes !
     Mais parfois le soleil, déchirant les brouillards,
     Verse des lueurs d’or sur les eaux et les chaumes...
     Et nous croyons ouïr les oiseaux babillards,
     Nous respirons partout de sauvages arômes.
     L’arbre nu nous paraît se rhabiller de vert :
     Le vent attiédi joue avec ses rameaux souples;
     Et dans le creux du val, de feuilles recouvert,
     Il nous semble encor voir errer de joyeux couples.
     Ainsi que la saison des fleurs et des amours,
     Se sont évanouis mes rêves de jeunesse;
     Un nuage a passé tout à coup sur mes jours,
     Dérobant un soleil qui me versait l’ivresse.
     Cependant quelquefois à travers mon ciel noir
     Un reflet radieux glisse à mon front morose...
     Alors dans le passé lumineux je crois voir
     De mes bonheurs enfuis flotter l’image rose.
     Et puis devant mes yeux rayonne l’avenir;
     L’espérance renaît dans mon âme ravie...
     Et le rayon qui brille un instant sur ma vie,
     C’est celui que le cœur nomme le souvenir.
    William Chapman

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  • Bon mardi...


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