• Bon jeudi...


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  • Avril
    Lorsqu’un homme n’a pas d’amour,
     Rien du printemps ne l’intéresse ;
     Il voit même sans allégresse,
     Hirondelles, votre retour ;
    Et, devant vos troupes légères
     Qui traversent le ciel du soir,
     Il songe que d’aucun espoir
     Vous n’êtes pour lui messagères.
    Chez moi ce spleen a trop duré,
     Et quand je voyais dans les nues
     Les hirondelles revenues,
     Chaque printemps, j’ai bien pleuré.
    Mais depuis que toute ma vie
     A subi ton charme subtil,
     Mignonne, aux promesses d’Avril
     Je m’abandonne et me confie.
    Depuis qu’un regard bien-aimé
     A fait refleurir tout mon être,
     Je vous attends à ma fenêtre,
     Chères voyageuses de Mai.
    Venez, venez vite, hirondelles,
     Repeupler l’azur calme et doux,
     Car mon désir qui va vers vous
     S’accuse de n’avoir pas d’ailes.

    François Coppée


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  • Bon mardi...


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  • Printemps oublié
    Ce beau printemps qui vient de naître
    A peine goûté va finir ;
    Nul de nous n’en fera connaître
    La grâce aux peuples à venir.
    Nous n’osons plus parler des roses :
    Quand nous les chantons, on en rit ;
    Car des plus adorables choses
    Le culte est si vieux qu’il périt.
    Les premiers amants de la terre
    Ont célébré Mai sans retour,
    Et les derniers doivent se taire,
    Plus nouveaux que leur propre amour.
    Rien de cette saison fragile
    Ne sera sauvé dans nos vers,
    Et les cytises de Virgile
    Ont embaumé tout l’univers.
    Ah ! frustrés par les anciens hommes,
    Nous sentons le regret jaloux
    Qu’ils aient été ce que nous sommes,
    Qu’ils aient eu nos cœurs avant nous.

    René-François Sully Prudhomme


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  • Printemps
    Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
    Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
    Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
    Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
    Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
    L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
    Il semble que tout rit, et que les arbres verts
    Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
    Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
    Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
    A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
    Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

    Victor Hugo

     


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