• Heure d'automne
    Interminablement, en file monotone,
    Passent par le ciel froid les nuages d'automne.
    Dans les branches le vent souffle plaintivement,
    Et les arbres sont pris d'un long frissonnement.
    Aux rameaux presque nus les feuilles se détachent,
    Les feuilles, où l'été, les doux oiseaux se cachent,
    Qui font des palais verts et frais à leurs amours,
    Les belles feuilles d'or s'envolent tour à tour.
    Tristesse de ce gris dont s'emplit tout l'espace !
    Comme ce lourd nuage, une heure lente passe,
    Une heure qui se traîne et dont le cœur est las,
    Sombre, dolente et morne, et qui ne finit pas.

    Albert Lozeau

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  • Bon mardi...


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  • Les rayons de Novembre
    De grands nuages gris estompent l’horizon
    Le soleil jette à peine un regard à la terre
    Les feuilles et les fleurs roulent sur le gazon
    Et le torrent gonflé gronde comme un tonnerre.
    Adieu le soir serein , adieu le matin clair
    Adieu le frais ombrage , adieu les folles courses
    Adieu les voix d’oiseaux qui se croisent dans l’air
    Adieu le gazouillis des buissons et des sources
    Plus de gais moissonneurs attroupés dans les blés
    Plus d’amoureux rêveurs assis sous les tonnelles
    Plus de concerts la nuit sur les flots étoilés
    Dans les prés et les bois plus de parfums plus d’ailes
    Mais parfois le soleil déchirant les brouillards
    Verse des lueurs d’or sur les eaux et les chaumes
    Et nous croyons ouïr les oiseaux babillards
    Nous respirons partout de sauvages arômes.
    L’arbre nu nous paraît se rhabiller de vert
    Le vent attiédi joue avec ses rameaux souples
    Et dans le creux du val de feuilles recouvert
    Il nous semble encor voir errer de joyeux couples.
    Ainsi que la saison des fleurs et des amours
    Se sont évanouis mes rêves de jeunesse
    Un nuage a passé tout à coup sur mes jours
    Dérobant un soleil qui me versait l’ivresse.
    Cependant quelquefois à travers mon ciel noir
    Un reflet radieux glisse à mon front morose.
    Alors dans le passé lumineux je crois voir
    De mes bonheurs enfuis flotter l’image rose.
    Et puis devant mes yeux rayonne l’avenir
    L’espérance renaît dans mon âme ravie.
    Et le rayon qui brille un instant sur ma vie
    C’est celui que le cœur nomme le souvenir.

    William Chapman

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