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Mois d'octobre
Avant que le froid glace les ruisseaux
Et voile le ciel de vapeurs moroses,
Écoute chanter les derniers oiseaux,
Regarde fleurir les dernières roses.
Octobre permet un moment encore
Que dans leur éclat les choses demeurent ;
Son couchant de pourpre et ses arbres d'or
Ont le charme pur des beautés qui meurent.
Tu sais que cela ne peut pas durer,
Mon cœur ! mais, malgré la saison plaintive,
Un moment encore tâche d'espérer
Et saisis du moins l'heure fugitive.
Bâtis en Espagne un dernier château,
Oubliant l'hiver, qui frappe à nos portes
Et vient balayer de son dur râteau
Les espoirs brisés et les feuilles mortes.François Coppée
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Le soir dans la vallée
Déjà le soir de sa vapeur bleuâtre
Enveloppait les champs silencieux ;
Par le nuage étaient voilés les cieux :
Je m'avançais vers la pierre grisâtre.
Du haut d'un mont une onde rugissant
S'élançait : sous de larges sycomores,
Dans ce désert d'un calme menaçant,
Roulaient des flots agités et sonores.
Le noir torrent, redoublant de vigueur,
Entrait fougueux dans la forêt obscure
De ces sapins, au port plein de langueur,
Qui, négligés comme dans la douleur,
Laissent tomber leur longue chevelure,
De branche en branche errant à l'aventure.
Se regardant dans un silence affreux,
Des rochers nus s'élevaient, ténébreux ;
Leur front aride et leurs cimes sauvages
Voyaient glisser et fumer les nuages :
Leurs longs sommets, en prisme partagés,
Etaient des eaux et des mousses rongés.
Des liserons, d'humides capillaires,
Couvraient les flancs de ces monts solitaires ;
Plus tristement des lierres encorFrançois-René Chateaubriand (de)
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