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Septembre que j'affectionne (la ronde des mois)
Septembre se nomme, le Mai de l'automne
Et ce n'est pas sans raison que je l'affectionne.La température s'adoucit, dans nos contrées
Pour permettre à l'automne de faire son entrée
Dans un étalage de couleurs dorées et chaudes
Afin d'envoyer l'été bouler, d'une chiquenaude.La pluie bénéfique refait son apparition,
Rafraîchissante. Véritable bénédiction.On a l'impression, que la nature en souffrance
Avant de s'endormir ramène l'abondance
En ajoutant diverses touches de vert,
Dans les prés et les vallons, avant l'hiver.Et, les grappes de raisin sur les ceps de vigne,
Arrivées à maturité, restent le signe
Que l'heure des vendanges vient de sonner
Et qu'elles sont, enfin prêtes à se donner.Septembre se nomme, le Mai de l'automne
Et ce n'est pas sans raison que je l'affectionne.Dominique Sagne
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Tristesse d’été
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux
” Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux ! ”
Mais la chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au cœur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.Stéphane Mallarmé
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Vendanges
Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !
Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie,
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.
Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose !
Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres.Paul Verlaine
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